13 mars 2019 eric

Ces startups qui choisissent la franchise

Le phénomène est assez récent mais de plus en plus de jeunes entreprises innovantes et disruptives optent pour le modèle de la franchise. À la clé : un développement rapide et stratégique. Nous avons décrypté cette tendance naissante.

Agilité et rapidité

Startup ! Le mot est sur toutes les lèvres et déchaine les passions tant il est associé à des croissances fulgurantes et à une multitude de success stories. Mais sait-on exactement de quoi on parle ? Littéralement traduit de l’anglais, le terme signifie « société qui démarre » mais dans la pratique, le spectre est beaucoup plus large. Il désigne des jeunes pousses à fort potentiel de croissance qui se développent sur de nouveaux marchés dont le risque est difficile à évaluer. L’usage des nouvelles technologies est récurrent et les startups s’adaptent continuellement pour proposer de nouvelles offres. Agiles, pionnières, parfois disruptives (elles cassent les codes d’un marché établi), elles testent et retestent leurs idées, sont hyper réactives, vont vite,  et se financent à coups de milliers d’euros en levant des fonds.

Des jeunes réseaux en mode startup

Plusieurs réseaux ont adopté ce mode de fonctionnement et cette approche novatrice du business. C’est le cas de la société Des Bras en plus qui, avec ses tarifications à la carte, a dépoussiéré le marché du déménagement.

Ou de Villavéo (4 franchises) qui a inventé un nouveau métier, à mi chemin entre l’agence immobilière et l’agence de voyages. « Il existe d’un côté des plateformes de mise en relation entre particuliers pour des locations de vacances et de l’autre des agences de voyages pour guider les voyageurs pendant leur séjour. Mais personne ne fait les deux, sauf nous ! » détaille Caroline Bobichon, responsable du développement de cette enseigne créée en 2014.

As de Pic, lancée en 2001,  revisite pour sa part le secteur de la lutte contre les nuisibles avec une offre et des process entièrement digitalisés. « Nous travaillons avec une petite dizaine d’outils informatiques en mode Saas : logiciel Slack, CRM, base de données Air Table… Cela nous permet de travailler vite, de prendre des décisions rapidement et d’être hyper-réactif » explique Julien Charpentier, co-fondateur de l’entreprise (9 unités franchisées).

Chez Prêt Pro, même digitalisation poussée à l’extrême, mais le réseau de courtage est allé plus loin. Il a adopté le mode de financement préféré des startups et a  levé 1,3 millions d’euros en mars 2018. Objectif : structurer la tête de réseau et acquérir de nouveaux outils informatiques. « Nous avons déjà entièrement digitalisé  le dossier de demande de financement mais nous devons encore consolider la partie technologique » indique Benoit Fougerais, co-fondateur, qui projette une nouvelle ouverture de capital courant 2019.

La franchise séduit les startuppers

As de Pic, Villavéo, Prêt Pro mais aussi Postmii, Agent Paper ou Anticafé  n’ont pas choisi  de se développer en franchise par hasard. Cela leur coûte d’abord moins cher qu’un développement en propre car les droits d’entrée et les redevances permettent aux jeunes réseaux de s’autofinancer. « Cela permet également d’aller plus vite et de mailler le territoire rapidement » déclare Benoit Fougerais qui a décidé de dupliquer son modèle dès 2008. Le réseau compte aujourd’hui 30 agences dirigées par des mandataires. Julien Charpentier, d’As de Pic, voit à travers la franchise la possibilité de garantir la même qualité partout. « Nos franchisés sont formés, ils possèdent un savoir –faire, ils offrent aux clients un niveau de qualité proche de celui des artisans mais avec une capacité d’action nationale et des outils performants ». As de Pic, qui a entamé son déploiement en franchise en 2017, table sur un rythme d’ouvertures raisonnable avec 4 à 6 nouvelles agences par an

Un nouveau métier à appréhender

Jeunes pousses ou pas, les startups, comme tous néo-franchiseurs, doivent apprendre le métier et s’assurer qu’elles ont la capacité de dupliquer leur modèle en réseau. Inutile d’y songer si le concept est trop récent  et s’il n’a pas fait la preuve de son marché. Le business doit être « scalable », autrement dit être capable de se développer très vite avec une forte rentabilité.  Ce qui, bien sur, ne se fait pas en un jour ! As de pic a attendu plusieurs années avant d’engager son déploiement en franchise. « Nos succursales nous ont servi de test. Ce n’est qu’une fois assurée de leur réussite que nous nous sommes lancés » déclare Julien Charpentier qui a mis 6 mois à franchiser le concept. Et d’ajouter : « Nous avons maintenant des responsabilités en tant que franchiseurs vis à vis de nos franchisés. Cela nous a forcé à nous structurer ». Les vertus de la franchise sont décidemment épidémiques, même dans les startups !

Laurent Delafontaine avec la participation de V. Froger