31 décembre 2021 Audrey Merulla

Reprendre une franchise : mode d’emploi pour en faire un succès

SOMMAIRE

Pour tous les entrepreneurs avides de développement et de croissance, il peut s’avérer fort intéressant de penser à la reprise d’une franchise plutôt que de commencer d’une feuille blanche. Chaque année des milliers d’entreprises sont sur la corde raide et ne demandent pas mieux qu’un repreneur sérieux qui soit sensible au projet et à l’enseigne menacée. Avec une estimation de 15% de franchisés des réseaux matures transmettent chaque année leurs affaires, pourquoi ne pas profiter pleinement de cet accélérateur de business plutôt que de démarrer de zéro ? Voici le mode d’emploi pour reprendre un contrat de franchise en toute sérénité tout en assurant la pleine activité.

Les avantages d’une reprise de franchise

Peu importe que vous hésitiez entre créer une franchise de A à Z ou bien en reprendre une parmi les entreprises déjà existantes, le projet demande tout autant de professionnalisme, de résilience et un vrai esprit d’entrepreneur. Pourtant, nous devons bien l’avouer, l’option de reprise multiplie les avantages quand on est à-même de trouver la bonne opportunité. Une opportunité de rachat qui devra remplir l’équation suivante : santé financière, possibilités de croissance, localisation géographique et rentabilité pure. S’engager dans une telle aventure, après être assuré que le projet est immanquable, cumule les bons points qui sont les suivants.

Un historique et une activité confirmés 

Le fait que la franchise à reprendre existe déjà permet d’avoir un réel historique et de connaitre parfaitement les antécédents et l’activité de la société. Localisation, zone de chalandise, chiffre d’affaires réalisé avec ou non une croissance annuelle, marge commerciale et rentabilité sont autant d’informations qui seront déjà disponibles à la différence d’une création pure. Il ne va pas sans dire que l’entrepreneur aura aussi toute latitude pour connaitre et comprendre en toute transparence les raisons du cédant.

Une équipe et un personnel déjà formé et présent

Qui dit reprise dit aussi reprise de personnel si la franchise en avait déjà. En effet, à la différence d’une création d’entreprise, le futur franchisé qui reprendra le business reprendra aussi les équipes en place. Des équipes qui seront déjà formées et qui connaitront déjà parfaitement leur métier puisque déjà là avant la cession. Ne pas avoir à recruter mettre en place un recrutement et gérer une formation du personnel est un avantage considérable qui permet souvent de gagner des mois de développement.

Une procédure de création plus rapide

La création d’une franchise, de services et/ou de produits, demande un temps long, un processus en plusieurs étapes pour valider son projet d’entreprise et poser des fondations solides qui permettent de voir loin. A contrario, la reprise d’une franchise en réseau permet de sauter des étapes qui sont normalement synonymes de plusieurs semaines. Pour autant, il ne faut pas négliger une part importante qui demande parfois jusqu’à 1 an : la recherche de la bonne opportunité. Disons-le, c’est sans équivoque l’étape la plus importante pour se lancer sereinement.

Y a-t-il des inconvénients à ne pas démarrer de zéro son entreprise ?

On a vu précédemment tous les bons points qui existent quand il s’agit de se lancer dans la reprise d’une franchise. Cependant, comme pour toute opportunité d’entreprise, tout n’est pas noir ou blanc et qui dit avantages dit aussi inconvénients. Voyons plus en détails les deux points principaux les plus ennuyeux quand on choisit la reprise à la création pure.

  • Il faut être prêt avant même de démarrer

En effet ! La franchise étant déjà existante et ouverte, il ne faudra pas perdre de temps pour ne pas ralentir la vitesse de croisière de l’entreprise qui est cédée. Pour ce faire, le futur franchisé n’aura pas d’autre choix que de se préparer en amont d’où l’importance de ne pas multiplier les franchises à pourvoir et les franchiseurs à rencontrer.

L’entrepreneur qui souhaite reprendre une enseigne devra, primo, connaitre sur le bout des doigts le dossier lors de la phase de recrutement auprès du réseau afin de séduire le revendeur mais aussi le franchiseur et, deuxio, être prêt à démarrer du jour au lendemain. En l’occurrence, être capable de mettre sa casquette de manager-gérant-communiquant-gestionnaire en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire !

  • L’investissement de départ est rarement sans conséquence

Alors que la création de certaines franchises, comme celles de services, peut nécessiter très peu d’investissement financier, la reprise d’une enseigne est souvent synonyme de plus gros investissements, estimés à environ 15 à 20% plus couteux qu’une création. Bien évidemment cela diffère selon le secteur d’activité de l’enseigne cédée mais toujours est-il que le montant investi prend toujours en compte les chiffres d’affaires réalisés lors des années d’existence de la franchise. Ce chiffre d’affaires du cédant est alors valorisé dans le prix de vente de l’entreprise. Même chose pour la notoriété déjà établie, la clientèle existante, l’outil de travail déjà opérationnel, le local ou encore le personnel qui a eu une formation  aux produits/services et aux techniques de vente.

Les conseils pour une reprise de franchise en toute sérénité

En matière de reprise de franchise, mieux vaut ne pas brûler les étapes pour que l’opportunité entrepreneuriale ne se solde pas par un faux démarrage. Voici un petit mode d’emploi en plusieurs étapes (du début jusqu’au contrat final avec le cédant) afin d’assurer au maximum sa reprise de franchise.

  • Se renseigner auprès des bonnes personnes

Pour se tenir au courant des opportunités de rachat en cours, le candidat repreneur doit se tenir informé des actualités de la franchise, pour devenir franchiseur et des enseignes qu’il convoite. Pour cela, il ne faut pas hésiter à aller frapper aux portes, se porter candidat à la franchise et décrocher le téléphone pour savoir s’il y a des cessions de franchises en cours. Ceux qui font déjà partie du réseau sont à-mêmes de répondre à ses questions car ils en sont souvent informés en interne. Cette phase de prospection peut prendre plusieurs mois, au même titre que le recrutement d’un candidat en création.

  • Faire une sélection approfondie

Si plusieurs choix s’offrent au candidat repreneur, il est important de faire une analyse poussée des différentes franchises qui sont en cession. De quelles enseignes s’agit-il ? Quels sont l’histoire et l’ADN de marque de chacune d’entre elle ? Quelle est la vision et les opportunités générales de business ? Quels sont les droits et devoirs du franchisé ? Le type de contrat ?… Autant de questions à prendre en compte avant de faire un choix définitif.

  • Rencontrer les franchiseurs et faire un audit

Une fois la candidature validée et la sélection établie, il faudra ne pas hésiter à prendre rendez- vous avec les personnes concernées, c’est-à-dire l’animateur du franchiseur, afin de mieux comprendre tous les tenants et les aboutissants de la situation actuelle du site à reprendre. Cette étape va également permettre de regarder de plus près les pièces suivantes avec des professionnels (comptable, droit, commerce…) :

– Bilans comptable ;

– Contrat de franchise ;

– Trésorerie en cours ;

– Valeur patrimoniale ;

– Masse salariale et profil du personnel ;

– Bail et état des lieux des locaux ;

– Prévisionnel en cours ;

– Opérations de communication et de marketing menées et à venir…

 

  • Se mettre d’accord sur un prix entre cédant et repreneur

Comme pour toute transaction viendra ensuite le jeu de la négociation entre les deux parties afin de se mettre d’accord sur un prix final de vente. Cette étape nécessitera également de s’être renseigné au préalable auprès des banques et organismes pour savoir exactement jusqu’à quel montant il est possible d’acheter sachant que généralement il faut au moins apporter 30% en fonds propres pour être « suivi » par une banque, si et seulement si le dossier est favorable.

  • Finaliser la cession de l’enseigne

Une fois que tout est validé des deux côtés, franchiseur et franchisé, la vente sera finalisée une fois que le contrat de franchise sera signé et que le repreneur s’acquittera des droits d’entrée adhérents. Suite à cela, ce dernier entrera officiellement dans le réseau de franchises et pourra recevoir une formation initiale en interne qui est suivie d’un accompagnement généralisé par le réseau.

Dans tous les cas, ces étapes demandent sérieux et patience avant que la cession soit finalisée. Il ne faut pas hésiter à se faire accompagner par des experts de la franchise qui peuvent être de vrais « plus » pour la constitution des dossiers comme pour avaliser le processus légal. 

 

La reprise d’une enseigne de produits ou services est un projet exaltant, autant que l’est la création d’une société, pour tout entrepreneur avide de nouveaux challenges. Ce pari d’entreprise présente un certain nombre d’avantages et quelques inconvénients qu’il convient d’analyser pour être certain du chemin à prendre. Dans tous les cas, il faut faire preuve de patience car les démarches demandent du temps et du sérieux pour se concrétiser.