21 novembre 2018 eric

Seriez-vous un bon franchiseur ? Faîtes le test !

Dans la formulation du titre de notre article, nous nous adressons à vous, dirigeants d’entreprise qui avez décidé de développer votre concept en franchise. Bien évidemment, nous n’avons aucun doute sur son originalité, ni sur sa performance économique, ni sur son attractivité vis-à-vis de réseaux concurrents. Malheureusement, ces éléments indispensables pour un bon développement en franchise ne suffiront pas à faire de vous un bon franchiseur.

Mais avant tout, interrogeons-nous sur ce qu’est un bon franchiseur :
Est-ce un entrepreneur qui a développé un concept permettant à ses partenaires de gagner beaucoup d’argent ? Est-ce un réseau qui laisse de l’autonomie à des chefs d’entreprise partenaires, non-salariés, faut-il le rappeler ? Est-ce l’enseigne dont les développeurs réussiront à ouvrir plus de 20 points de vente cette année ? Ou encore, celle qui décrochera les nombreux« médailles et trophées » décernés chaque année aux meilleurs réseaux de franchise et de partenariat ?

Pour être un bon franchiseur, il faut avant tout vous assurer que le partenariat que vous proposez soit véritablement « gagnant-gagnant » pour reprendre cette célèbre formule. De nombreux candidats à la franchise ont conservé ce préjugé que la tête de réseaux s’enrichit avec des droits d’entrée et des royalties élevés. Donc, si vous envisagez de proposer une juste répartition des gains à vos partenaire, vous pourriez-être un bon franchiseur…

… À condition de veiller à la performance de vos partenaires via un plan de formation initiale complet et des sessions de formations continues régulières. Car l’animation du réseau est l’une des clés de la réussite. En visitant ses franchisés dans leur point de vente, le franchiseur diagnostique les axes de progression puis, corrige les manquements au manuel opératoire qui nuisent au franchisé et, à ses équipes dans leur quotidien. Ces visites d’animation assurent également la cohérence du réseau qui doit être par définition homogène. Donc si vous n’êtes pas du genre à vous asseoir sur vos lauriers mais qu’au contraire, vous recherchez constamment à améliorer votre concept et ce, en premier lieu dans vos unités pilotes, vous pourriez être un bon franchiseur…

… À condition de vous engager dans le développement de votre enseigne par des campagnes de recrutement de nouveaux franchisés. Car un réseau n’existe que par sa notoriété. Du hamburger à la réparation automobile en passant par l’agence immobilière et/ou le salon de coiffure, les concepts se ressemble dans leurs offres mais ils se différencient par leur communication. Les franchisés qui vous rejoignent adhèrent à votre enseigne. Donc, si vous envisagez de valoriser votre marque, vous pourriez-être un bon franchiseur…

… À condition de faire rédiger un contrat de partenariat (franchise, licence de marque ou autre…), qui tient compte des récentes jurisprudences en matière d’équilibre des contrats. N’oubliez pas qu’avant de vous protéger de probables contentieux, votre contrat de franchise doit être signé par votre candidat. Quelques avocats, qui n’ont jamais travaillé dans un service développement, vous conseilleront de “blinder” certaines clauses qui, au final, feront fuir vos postulants les plus vigilants. Donc, si vous envisagez de mettre en confiance vos futurs franchisés en leur proposant un contrat de partenariat équilibré, vous pourriez être un bon franchiseur…

… À condition d’offrir une réelle assistance à vos franchisés. Sans tomber dans l’assistanat d’entrepreneurs indépendants, les équipes de la tête de réseau doivent se rendre disponibles et faire preuve de réactivité. Dans les réseaux établis, les franchisés ont compris qu’il vaut mieux éviter d’avoir une question à poser à son franchiseur le vendredi après midi. Dont acte !
Donc, si vous envisagez de mettre vos équipes à la disposition des demandes du réseau via des moyens de communication accessibles tout au long de la semaine, vous pourriez être un bon franchiseur….

Nous pourrions poursuivre ce test par des dizaines d’autres exemples opérationnels qui, reconnaissons-le, ne relèvent que du bon sens. Nous retrouvons d’ailleurs dans les éléments précités les principales obligations du franchiseur directement extraites du code de déontologie européen de la franchise :
Avoir mis au point et exploité avec succès un concept pendant une période raisonnable et dans au moins une unité pilote. Posséder la propriété intellectuelle des signes de ralliement de la clientèle. Avoir testé et modélisé un savoir-faire. Et, assurer l’Assistance des candidats et des franchises.

David Borgel