Qu’est-ce qu’une micro-franchise ? Tout savoir sur ce modèle de franchise

I/ Définition et fonctionnement de la micro-franchise

Qu’entend-t-on par micro-franchise ?

La micro-franchise n’a pas de définition juridique propre. Elle est souvent utilisée pour désigner de nouvelles formes de franchises demandant un apport financier faible au franchisé.

La formule permet à un individu de créer son propre emploi. Le succès que rencontre cette forme d’entreprise n’est pas sans lien avec le déport d’une certaine main d’œuvre salariée vers l’indépendance, et s’alimente par exemple du phénomène actuel de « grande démission ».

On dénombre plusieurs types de micro-franchises, présents dans un nombre croissant de secteurs de notre économie.

Son fonctionnement reste très proche des franchises classiques

Fortement appuyée par l’Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE) dès avril 2011, la micro-franchise fonctionne de la même manière qu’une franchise classique.

On y retrouve la même indépendance, la poursuite d’une finalité commerciale mais aussi sociale ou solidaire, la mise à disposition d’un savoir-faire éprouvé contre un droit d’entrée, une formation, une assistance technique et commerciale contre des redevances, des outils métier et de communication, et même parfois une centrale d’achat.

La formule conserve toutefois quelques spécificités

En l’espèce, la micro-franchise :

  • Requiert un apport personnel limité, parfois < 10 000 € ;
  • Propose souvent des concepts clé en main (i) dont l’exploitation ne requiert pas de local avec enseigne (possibilité de travailler de chez soi ou en co-working), exploitables (ii) sous un statut juridique simple, par exemple micro-entrepreneur ou de vendeur à domicile indépendant;
  • Donne des perspectives de chiffre d’affaires plus réduites ;
  • Offre des zones d’exclusivité géographique logiquement plus limitées ;
  • Offre un contrat d’une durée plus courte, soit 3 ans contre 5 à 7 ans habituellement ;
  • Et propose généralement moins de services de la part de la tête de réseau de franchise.

On peut, en résumé, dire que la micro-franchise est de la micro-entreprise en réseau.

II/ Les avantages de l’entreprenariat en micro-franchise

Nous listons ci-après les avantages allant au-delà de ceux inhérents à la franchise classique. Pour ces derniers, vous référer à notre article sur la franchise classique  :

Pour les micro-franchiseurs

Pour les micro-franchisés

• Une possibilité de mailler plus facilement leur territoire en profondeur

• Un moindre investissement qui peut se faire intégralement sur fonds propres (pas d’endettement)

• Une moindre prise de risque vis-à-vis de leurs partenaires, qui attendent moins du coup

• Une moindre prise de risque vis-à-vis de l’enseigne

• Moins de difficultés à trouver des candidats et à recruter (reconversion, complément d’activité)

• Un horizon de ROI plus rapide et accéléré par les échanges avec les autres membres du réseau

• Une opportunité pour les concepts commerciaux de se positionner sur des valeurs solidaires, de développer un projet de proximité, et de promouvoir des profils de manière méritocratique

• Des modalités de création comme d’exploitation simplifiées

• Des possibilités d’association plus faciles avec d’autres concepts, sous un format « corner », et venant compléter leur activité d’origine

• Un secteur géographique à couvrir moindre, donc moins d’investissements commerciaux et publicitaires

• La micro-franchise constitue aussi l’antichambre de la franchise classique, pour des micro-franchisés démontrant déjà leur potentiel et pouvant se voir offrir dans certains cas une franchise « de plein exercice »

• Une possibilité d’adhérer à des enseignes affichant des valeurs solidaires et de proximité

III/ Les différents modèles de micro-franchises

1/ Il existe en réalité plusieurs types de micro-franchise

A. La micro-franchise solidaire

Historiquement, ce modèle a été poussé par l’Adie en 2011. Elle a noué des partenariats avec des PME ou des grands groupes des services à la personne, pour les aider à élaborer puis déployer des concepts en les rendant « micro franchisables » : modélisation du concept en franchise, lancement de pilotes pour affiner le modèle, développement des outils fournis aux micro-franchisés…

Ces concepts nécessitant des investissements limités et un cycle d’exploitation court, ils doivent être plus facilement duplicables qu’une franchise classique.

Après, elle propose aux entrepreneurs de sa communauté d’y investir « clé en main » et les accompagne dans leur développement. Ainsi, l’association s’est donnée pour objectif de créer 12 réseaux de micro-franchises solidaires et 300 000 emplois, d’ici 2027.

B. La franchise sociale en économie sociale

Avec la montée de l’ESS, cette formule gagne en popularité. Elle permet à une organisation d’utilité sociale et au savoir-faire reconnu de déployer son impact social. Elle le transfère alors à un entrepreneur indépendant afin de le reproduire sur son territoire, avec la même qualité de produit ou de service.

Ensuite, la franchise sociale repose sur les règles suivantes :

  • L’augmentation d’un impact social par le développement en réseau ;
  • Le partage d’éléments constitutifs de la marque : principes, objectifs, outils et identité visuelle développés par le franchiseur pour avoir un impact social ;
  • La transmission du savoir-faire du franchiseur par une formation initiale et la remise d’un manuel opératoire, pour réussir la mise en oeuvre du concept et générer l’impact social ;
  • Un accompagnement et une assistance de l’entreprise pour aider au lancement et à la mise en oeuvre du concept.

Ci-après un schéma de ScaleChanger reprenant ce fonctionnement :

C. La micro-franchise commerciale

Des enseignes commerciales ont choisi la micro-franchise pour toucher un public différent et mailler plus en profondeur l’hexagone (voir infra).

D’autres acteurs sont des micro-franchiseurs natifs ou par destination, comme les réseaux de mandataires (automobiles, immobiliers).

Enfin, certains réseau de marketing de réseau ou Multi-level Marketing peuvent aussi et dans une certaine mesure seulement, s’assimiler à de la micro-franchise. Mais nous ne pousserons pas plus loin la comparaison.

2/ La micro-franchise connaît plusieurs secteurs en vogue

La micro-franchise développe des activités à taille humaine dans la proximité, touchant de nombreux secteurs :

  • Les services à la personne (certains avec l’Adie) : O2 Care services, O2 Adie, Chauffeur & Go, Mon Coursier de Quartier, Mon Assistant Numérique, Cyclopolitain, Domidom ;
  • Les services aux entreprises : Mon Assistant Numérique ;
  • L’immobilier : les réseaux de mandataires comme IAD ;
  • La vente de produits aux particuliers, aux entreprises : aliments pour animaux, compléments alimentaires, fournitures de bureau… ;
  • Les travaux : Les bétons de Clara ;
  • L’automobile : les mandataires auto (l’Automobilière), les garages mobiles (Best’Oil), le lavage à domicile sans eau (Ecolave).

IV/ Comment devenir entrepreneur micro-franchisé ?

Qui est éligible à cette formule ?

La micro-franchise est une vraie opportunité pour les personnes en recherche d’emploi et souhaitant se reconvertir. Et ce modèle de franchise s’adresse particulièrement à celles et ceux disposant de moyens financiers limités pour créer leur entreprise et se lancer en franchise.

En effet, rejoindre une enseigne dans les conditions classiques demande souvent un apport personnel consistant, généralement de 30% de l’investissement total. A part cela, elle demande quasiment aucune condition d’entrée, si ce n’est partager les valeurs d’enseigne qui ont choisi ce modèle précis pour se développer.

Devenir micro-franchisé est très simple

Comme dans une franchise classique, le micro-franchisé doit suivre un parcours candidat, certes raccourci. Il signe son contrat, s’acquitte généralement d’un droit d’entrée puis de redevances, calculées en pourcentage du chiffre d’affaires mensuel réalisé.

Notons que l’investissement initial en micro-franchise est limité à 10 000 euros et peut être financé par le microcrédit de l’Adie. Et les micro-franchisés peuvent également bénéficier de son accompagnement pour la création et la gestion de leur activité.

V/ Les facteurs clés de succès de l’entrepreneur en micro-franchise

On retrouve ici à peu près les mêmes facteurs clés de succès qu’en franchise classique (la formation, l’animation réseau, le coaching et les incentives, le reporting…). Pour plus de détails sur ces moyens, vous référer à notre article sur la franchise.

A ceci près que ni l’ambition de performance ni les moyens consentis par la tête de réseau ne sont comparables.

Notons toutefois qu’étant donné les dimensions solidaires et de proximité encore plus fortes qu’en franchise commerciale classique, les entrepreneurs micro-franchisés doivent être particulièrement empreints de ces valeurs.

VI/ La réglementation de l’entreprenariat micro-franchisé

Il n’existe pas de réglementation propre à la micro-franchise. Aucune source du droit applicable à la franchise (Loi Doubin, Code de commerce, Code européen de déontologie, réglementas d’exemption européens) n’introduit de spécificités au bénéfice de ce modèle.

Pour un rappel du cadre général applicable à la franchise, voir le point VI de notre article sur la franchise.

Notons cependant que la micro-franchise solidaire est encadrée par quelques conditions fixées par l’Adie, notamment pour l’octroi d’un prêt à concurrence de 12 000 €.

Conclusion

Nous espérons que cet article vous aura permis de découvrir la micro-franchise, et donné l’envie de rejoindre un tel réseau, et pourquoi pas même de développer le vôtre !

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