Qu’est-ce qu’un franchisé ? Définition et rôle au sein d’une franchise

I/ Définition d’un franchisé

Un franchisé est le dirigeant opérationnel d’une société exploitant le concept d’une enseigne de franchise. Celle-ci lui concède l’usage de sa marque, de son savoir-faire et une l’assistance continue, contre la perception d’un droit d’entrée et de redevances ou royalties.

Il est lié à elle par un contrat de franchise, le plus couramment pour une durée de 5 à 7 ans. Enfin, sa société peut revêtir différentes formes sociales (SAS, SARL, SNC…) selon le capital nécessaire et les règles de fonctionnement correspondant à sa propre stratégie.

Le franchisé connaît une condition nécessairement ambigüe

Un franchisé vit dans une position ambivalente :

  • Il est un professionnel indépendant au plan juridique et gère son activité avec ses moyens propres et à ses risques et périls ;
  • Mais il est aussi économiquement lié à une tête de réseau, dans une relation d’interdépendance qui lui demande de suivre les recettes de l’enseigne, à des fins bonne exploitation et de performance.

Une entreprise indépendante prise dans une aventure collective

Si l’entrepreneur rejoint une franchise, c’est notamment pour accéder à un « savoir-réussir » avéré et pour ne pas vivre son aventure de manière isolée.

Aussi la vie du franchisé s’inscrit-elle dans le collectif que l’on appelle réseau, une res communis (chose commune) du franchiseur et de chacun des franchisés. Pour autant, les franchisés ne sont pas co-propriétaires de la chaîne, comme c’est le cas dans les coopératives de détaillants.

Par conséquent et bien qu’indépendant, le franchisé ne jouit pas de la même liberté que s’il était commerçant ou artisan isolé : il s’inscrit et s’implique dans un collectif dès lorsqu’il est convaincu que cela sert ses intérêts. En échange, il bénéficie des benchmarks du réseau de franchise et se nourrit d’échanges avec ses pairs.

Une réalité contrastée qui offre un hyperchoix

Le terme franchisé reste très générique et revêt des réalités très variées selon :

  • Le secteur d’activité : distribution, commerce, artisanat, services, restauration… Découvrir 5 secteurs porteurs en franchise;
  • Le type de relation contractuelle : la franchise ou bien une formule plus légère comme la licence de marque, la concession, la commission-affiliation, ou bien encore la coopérative ;
  • Les types d’entreprises en franchise : classique ou bien corner-franchise, micro-franchise, franchise sociale, master franchise, franchise participative ou encore industrielle…

II/ Les avantages d’être franchisé

Être franchisé offre un statut entrepreneurial de plus en plus attractif, qui témoigne d’une ambition professionnelle et d’une capacité à tirer parti de l’intelligence collective.

Concrètement, un porteur de projet trouvera dans le fait d’être franchisé de nombreux avantages :

  1. Il peut se lancer avec un « filet de sécurité » dans l’entreprenariat ;
  2. Il profite de la notoriété d’une enseigne et de sa politique de communication sur le plan national ;
  3. Il bénéficie d’un savoir-faire expérimenté dans le cœur de métier du franchiseur, ainsi que dans l’ensemble des fonction de support (gestion, management, communication, achats…) ;
  4. Il accède à l’ assistance technique et commerciale du franchiseur, notamment via les visites et les recommandations de son animateur réseau ;
  5. Il dispose d’un ensemble de services et de ressources (informations, formation, outils digitaux) ;
  6. Il opère sous des conditions d’exploitation et avec des produits au top du marché, à condition que son franchiseur innove régulièrement ;
  7. Il apprend plus vite par un échange continu avec ses pairs du réseau, surtout lorsque le franchiseur facilite les échanges et la communication internes ;
  8. Il s’approvisionne à des conditions mieux négociées que par ses seuls moyens, et avec une logistique éprouvée ;
  9. Il est accompagné par le franchiseur pour mieux performer au plan commercial et de la communication, sur son propre marché local ;
  10. Il a de meilleures chances de valoriser son fonds de commerce à l’issue de son contrat.

Pour connaître les inconvénients relatifs à la franchise pour le franchisés, consulter notre article.

III/ Les coûts et investissements pour devenir franchisé

L’apport personnel et l’investissement global comme socle

Rejoindre une enseigne peut demander un investissement conséquent. Dans leur communication aux candidats, les réseaux affichent sur un montant minimum d’apport personnel. Et les organismes bancaires demandent 30% minimum d’apport Vs le montant global d’investissement. On trouve autant de secteurs avec un faible montant (micro-franchises, SAP, conseil aux entreprises) que d’autres gourmands en capitaux (hôtellerie, restauration).

Faut-il prévoir des frais de conseil ?

Si le franchiseur aide son franchisé à s’installer, ce dernier reste indépendant. Il doit mener un certain nombre de diligences à ses propres frais :

  • Réalisation d’une étude de marché avec un cabinet de géomarketing : si le franchiseur remet avec le DIP un état général et un état local de marché, une étude complète doit néanmoins être menée ;
  • Relecture du contrat de franchise : vu comme un contrat d’adhésion, le contrat sera relu et challengé par un avocat spécialisé, pour donner au franchisé quelques leviers de personnalisation et de négociation ;
  • Préparation du compte d’exploitation prévisionnel: un expert-comptable rompu aux spécificités de la franchise vous aidera à préparer votre dossier afin de convaincre votre banquier.

L’indispensable budget d’aménagement et d’équipement

La majorité des concepts de franchise nécessitent un local, qu’il faut aménager selon un cahier des charges scrupuleux, et équiper selon un manuel opératoire. Un budget qui peut être très significatif, par exemple dans la distribution alimentaire ou la restauration.

Le local de l’entreprise

Qu’il s’agisse d’acheter son fonds de commerce, son local ou de prendre un bail, ce budget se rajoute au montant total d’investissement requis. Même pour une location simple, il est judicieux de prévoir un budget d’avocat pour un conseil qui aidera à en optimiser les conditions.

Droit d’entrée, redevances, royalties… quelles différences ?

Le droit d’entrée ou Redevance Initiale Forfaitaire (RIF) est la contrepartie de la mise à disposition par le franchiseur de sa marque et de son savoir-faire, ainsi que son accompagnement à l’installation. La RIF couvre généralement la formation initiale du franchisé, bien que certaines enseignes la facturent séparément. Au total, son montant varie de quelques milliers à plus de 30 000 €. Certains réseaux n’en facturent même aucun.

Quant aux redevances ou royalties, elles correspondent à l’assistance, à l’animation et à l’innovation continues de l’enseigne dans son concept. Les redevances sont d’un montant fixe ou dégressif, et peuvent s’exprimer forfaitairement ou en un pourcentage du CA réalisé. Dans ce cas, l’échelle varie de 0 à 7-8% avec une moyenne de 4 à 5%.

Il n’y a pas de montant bon ou mauvais en soi, tout dépend des contreparties offertes par le franchiseur, plus que du montant en vigueur au sein d’un secteur donné d’ailleurs…

Par ailleurs, les enseignes facturent assez souvent à leurs franchisés une redevance de communication, n’excédant généralement pas 1,5% de leur CA annuel. Elle sert de pot commun pour financer des actions publicitaires nationales et doit idéalement faire l’objet d’un reporting transparent.

Les autre coûts à ne surtout pas négliger pour l’entreprise

Stocks, premiers salaires, BFR… la liste peut encore s’allonger. Retrouver notre article complet sur les coûts d’installation en franchise sur le Figaro.

IV/ Choisir son futur réseau

Cela obéit à des facteurs rationnels, d’autres moins. Mais dans la pratique, nous recommandons aux franchisés d’objectiver leur décision en balayant différents critères.

Partez tout d’abord du secteur 

Il faut que l’activité vous plaise et que vous ayez les qualités pour vous y épanouir, et ne pas simplement raisonner sur des impressions. Par exemple savoir que vous devrez vous lever tôt ou faire preuve de réelles aptitudes à la vente… Il faut en outre que ce secteur soit économiquement porteur ou stable au plan réglementaire.

Ensuite, décortiquez le réseau lui-même

Et il y a de quoi faire… L’enseigne est-elle jeune ou bien établie ? Jouit-elle d’une bonne réputation sur les sites d’avis clients ? L’entreprise tête de réseau est-elle solide, avec suffisamment de ressources financières et humaines ? Est-elle sous le coup de procédures judiciaires ? A-t-elle suffisamment protégé la propriété intellectuelle de la marque exploitée ? Quel climat relationnel y règne, quel en est le turnover et ses raisons… ? Enfin, comment le franchiseur se comporte-t-il dans les échanges précontractuels, se montre-t-il transparent sur les chiffres et dans la mise en relation avec les franchisés en place ? De quoi installer la confiance… ou la défiance.

Soyez vigilants quant aux conditions financières 

Largement dépendantes du secteur d’activité, elles doivent être en rapport avec votre capacité d’investissement. Si le montant minimum d’apport personnel est un critère déclenchant, il ne faut pas s’y arrêter, puisque les moyens de le booster ne manquent pas (love money, aides, crowdfunding…).

Enfin, raisonnez si possible en disponibilité géographique 

Votre futur réseau doit avoir velléités de développement ou de reprise dans votre région. A défaut, il doit pouvoir vous donner une chance sur un territoire où vous n’êtes pas connu. C’est une prise de risque pour chacun…

V/ Les rôles et responsabilités du franchisé

Phase

Rôles et responsabilités du franchiseur

1/ Phase précontractuelle

Le franchisé doit remplir son dossier de candidature, fournir au franchiseur les compléments d’information requis, répondre à ses questions et être transparent sur sa situation patrimoniale et familiale.


A la réception du DIP et du projet de contrat, il doit le relire attentivement avec son avocat-conseil.

Et une fois les moyennes financières transmises par le franchiseur, il doit bâtir son compte d’exploitation prévisionnel avec son expert-comptable, pour obtenir son financement bancaire.

En savoir plus sur la façon d’apprécier votre rentabilité future.

2/ Phase de lancement

Une fois le contrat signé, le franchisé doit suivre la formation initiale animée par le franchiseur, afin de s’approprier le savoir-faire.


Une fois formé, il doit mener les différentes démarches préalables à l’installation (aménagement, stocks, branchement aux outils…), selon le rétroplanning-type.


Au moment de l’ouverture, il doit être particulièrement impliqué, engagé, et échanger très étroitement avec son animateur la première semaine.

3/ Vie contractuelle

A présent, le franchisé doit remplir les obligations stipulées au contrat. Au-delà des clauses de style, du paiement des redevances, des approvisionnements obligatoires, du reporting et de la réception de l’animateur dans son point de vente, la liste est très variable selon le franchiseur et sa politique.


Enfin, rappelons que le franchisé pourra :

• Recevoir différents supports d’in/formation (mails, notifications, newsletter, webinaires, tutoriels),

• Participer dans des instances de travail (groupes, commissions), de dialogue et de résolution de conflit (conseil consultatif),

• Et prendre part à des moments de partage et de convivialité (séminaires, convention annuelle).

Il est important que le franchisé ne se comporte pas comme un simple client des services contractuellement dus par le franchiseur, mais qu’il s’implique dans une co-construction qui lui procurera des avantages et des perspectives.

VI/ La réglementation applicable au franchisé

Pour un rappel de la réglementation encadrant la franchise, vous pouvez lire notre article sur la franchise.

Ensuite, c’est surtout le contrat qui tient lieu de loi entre les parties. Il décrit les droits et les obligations des parties, donc du franchisé.

Nos conseils pratiques pour ne rien laisser passer

  • Dans le cadre des diligences précontractuelles, le franchisé doit faire preuve d’exhaustivité et d’honnêteté dans la transmission des informations et des éléments requis par le franchiseur ;
  • Les enseignes imposant diverses obligations aux franchisés, le porteur de projet en franchise doit faire relire son projet de contrat par un avocat. Cela lui permettra de connaître sa marge de négociation éventuelle, ainsi que les stipulations à caractère éventuellement trop ingérant.

Conclusion

Nous espérons que cet article vous donnera envie de rejoindre un réseau de franchise.

  • Vous cherchez une opportunité ? Contactez-nous car Axe Réseaux est partenaire du développement de belles enseignes en plein développement.
  • Que vous doutiez ou partagiez mon point de vue, n’hésitez pas à entamer la discussion en commentaires, ou sur la page LinkedIn Axe Réseaux.
  • Enfin, retrouvez sur notre chaîne Youtube notre mini-série sur les fonctions clés des réseaux de franchise.